Bien choisir sa psychothérapie

De la psychanalyse à l’art-thérapie, il existe aujourd’hui de nombreux types de thérapies Bien choisir sa psychothérapiepour nous aider à soigner notre mal-être.

De même que chacun trouve normal de prendre un médicament pour soulager une douleur physique, toute personne qui souffre moralement devrait trouver naturel de chercher de l’aide.

Pourtant, la majorité de nos contemporains essaient plus volontiers de se soigner eux-mêmes en buvant trop, en avalant trop de pilules ou d’autres substances nocives…

Différentes raisons d’aller voir un « psy »

Dépression, phobies, crises d’angoisse, anorexie, boulimie, etc., les différentes figures d’un mal-être sont nombreuses et peuvent toutes être soulagées par un « psy ».

On peut aussi entamer une thérapie pour mieux se connaître : comprendre pourquoi nos histoires d’amour tournent toujours au désastre, pourquoi on se sent souvent « nul » ou pourquoi on a l’impression d’étouffer dans une existence sans saveur.

Le « psy » peut enfin apporter un soutien ponctuel : pour mieux surmonter une rupture, un deuil, un chômage, y voir plus clair face à une décision importante, ou lorsqu’on ne « s’en sort plus » avec ses enfants.

Seul un médecin peut prescrire des médicaments

Les médecins (généralistes ou psychiatres) sont les seuls habilités à prescrire des médicaments, parfois nécessaires pour soulager les symptômes (somnifères, tranquillisants, antidépresseurs, etc.).

Consulter un psychiatre ne signifie pas avoir sombré dans la folie ! Ce qui distingue surtout ce médecin, c’est qu’il ne se contente pas d’effacer les symptômes à coup de pilules, il recommande souvent une psychothérapie en parallèle afin de nous aider à mieux vivre, identifier les causes du malaise et prévenir les rechutes.

Psychologue, psychanalyste ou psychothérapeute ?

Le psychologue doit avoir obtenu un diplôme universitaire, sanctionnant au minimum cinq ans d’études. Comme les psychiatres, il peut ensuite se spécialiser dans diverses formes de psychothérapies.

Il n’y a pas, en revanche, de diplôme officiel de psychanalyste. Généralement psychiatre ou psychologue au départ, l’analyste doit être rattaché à une école psychanalytique, gage de sérieux, avoir suivi lui-même une psychanalyse, et débuter sa pratique sous la supervision d’un professionnel confirmé.

Contrairement à d’autres pays européens, la France n’a pas encore non plus réglementé la profession de psychothérapeute. Le décret d’application de l »‘amendement Accoyer » de 2003 n’ayant jamais été publié, n’importe qui peut exercer sans aucun contrôle de ses compétences.

Sur les quelque 15 000 psychothérapeutes en France, la grande majorité sont sérieux, mais 6 000 exercent sans diplôme et certains proposent des méthodes farfelues.

Distinguer charlatans et thérapeutes sérieux

Pour choisir son thérapeute, faites fonctionner le « bouche-à-oreille », c’est la meilleure façon de « tester » quelqu’un. N’hésitez pas à l’interroger sur son parcours et ses compétences, et à lui demander s’il est affilié à une organisation professionnelle, ce qui offre un minimum de garanties.

Il est généralement recommandé de consulter deux ou trois thérapeutes avant de faire son choix. Vous pouvez vous fier à votre intuition, il faut vous sentir en confiance.

Enfin, ne persistez pas avec une thérapie dont vous ne ressentez aucun bienfait au bout de cinq à six séances, à plus forte raison si on a l’impression d’aller plus mal. Ne poursuivez pas si vous estimez que votre liberté individuelle n’est pas respectée. Il est dangereux qu’un thérapeute prenne du pouvoir sur son patient.

Choisir son thérapeute, c’est aussi opter pour l’une des différentes écoles.

Les thérapies comportementales et cognitives

Très populaires aux États-Unis, elles apportent un soulagement rapide.

Théorie

Les problèmes psychologiques proviennent d’une interprétation erronée de la réalité, qui entraîne des comportements inadaptés. Par exemple, le déprimé voit la bouteille à moitié vide plutôt qu’à moitié pleine, il s’exagère la difficulté des situations et sous-estime ses capacités à les résoudre.

La thérapie vise à démonter ces « mauvais » mécanismes de pensée et à les remplacer par d’autres représentations de soi-même et de son environnement, plus adaptées. Des « exercices » permettent de « se corriger » graduellement.

Durée et coût

Dix à trente semaines en moyenne, à raison d’une ou deux séances hebdomadaires de 45 minutes.

Compter entre 45 et 160 € la séance, selon le praticien et le contexte (établissement public ou privé, cabinet de ville). Si le thérapeute est psychiatre ou exerce dans une structure publique, sous certaines conditions, ces séances peuvent être prises en charge par l’assurance-maladie.

Le courant psychanalytique

Largement vulgarisée depuis sa découverte par Sigmund Freud, à la toute fin du XIXe siècle, la psychanalyse véhicule de nombreuses idées fausses.

Théorie

Elle repose sur la notion d’inconscient, partie cachée de notre psychisme, avec laquelle il faut renouer pour décrypter notre histoire et se débarrasser des émotions intenses qui nous entravent.

Les événements actuels résonnent en effet par rapport à des traumatismes vécus dans la petite enfance. Les retrouver et les revivre permet de s’en libérer. L’analyste n’influence pas le patient et ne le juge pas.

D’autres psychanalystes ont par la suite établi des variantes. Sur les mêmes bases, les psychothérapies d’inspiration analytique ont un cadre plus souple et une durée plus courte (quelques mois à quelques années).

Durée et coût

Une psychanalyse dure plusieurs années à raison d’une à quatre séances par semaine. Mais c’est la thérapie qui permet d’aller le plus loin dans la connaissance de soi et qui aboutit à un rétablissement durable du bien-être psychique.

Tabler sur un tarif qui varie entre 45 et 150 € la séance, mais beaucoup de psychanalystes modulent leurs tarifs en fonction des possibilités financières des patients. S’il est également médecin, le psychanalyste peut délivrer des feuilles de remboursement.

Les thérapies familiales

Nées aux États-Unis dans les années 1960, elles visent à aider un « groupe » qui va mal (par exemple un couple ou une famille déstabilisée par la violence d’un de ses membres), mais aussi à soigner une personne en faisant évoluer le groupe auquel elle appartient.

Théorie

Explorer les scènes de la vie familiale aide à comprendre d’où viennent les difficultés d’un enfant et cela suffit souvent à les faire disparaître.

Le thérapeute incite les participants à prendre conscience des sentiments qui les animent (« qu’est-ce qui vous a ému dans ce qu’il a dit ? »). Il ne donne pas de conseils mais amène à comprendre, par exemple, combien nos attitudes dans le couple ou vis-à-vis de nos enfants découlent de notre propre histoire.

Durée et coût

La durée d’une thérapie familiale est très variable : de quatre ou cinq séances jusqu’à trois ou quatre ans, à raison d’une séance par mois le plus souvent (de une heure à une heure et demie).

La thérapie est parfois gratuite (cela dépend du statut des centres) ; elle peut faire l’objet d’une prise en charge par l’assurance-maladie. Les prix se situent en moyenne entre 80 et 120 € la séance.

Les psychothérapies du développement

On les appelle parfois « humanistes », car toutes valorisent les notions de respect de la personne, de responsabilité, de liberté et de croissance, afin de favoriser le processus de développement du potentiel humain. Toutes proposent aussi d’alterner séances individuelles et de groupe. Voici les principales.

La gestalt-thérapie

Théorie

Son but est de « combler les failles de la personnalité pour rendre l’individu à sa totalité » et l’aider à devenir vraiment lui-même. Elle aide à repérer les événements traumatisants qui n’ont pas été assimilés et continuent d’exercer une influence négative sur notre vie.

Elle se base sur la prise de conscience par le patient de la façon dont il fonctionne. Ce qui impose d’être attentif à ses émotions, ses sensations corporelles et sa façon d’interagir avec l’environnement.

Durée et coût

De quelques mois à quelques années, à raison d’une séance d’une heure par semaine. Cette dernière revient en moyenne à 60 €. Des stages de plusieurs jours sont organisés pour environ 120 €.

L’analyse transactionnelle

Théorie

Elle distingue trois états du « moi » qui, ensemble, constituent notre personnalité : l’état parent (jugements moraux, attitudes protectrices), l’état adulte (appréciation réaliste des faits, souci d’efficacité) et l’état enfant.

L’analyse transactionnelle consiste à diagnostiquer, dans une situation concrète, quel état du moi dicte nos réactions et à prendre ainsi conscience des schémas inconscients, élaborés dans l’enfance, que nous répétons et qui nous empêchent d’être heureux.

Durée et coût

Prévoir environ 50 €, non remboursés par l’assurance-maladie.

L’art-thérapie

Théorie

L’art s’avère un outil précieux de développement personnel utilisé par certains thérapeutes pour nous aider à mieux nous connaître, à mieux nous aimer et à déployer notre créativité.

Peinture, sculpture, musique, danse, théâtre, fabrication de masques, de marionnettes, etc., chacun peut trouver l’atelier qui lui convient où s’alléger, s’épanouir et dynamiser sa vie.

Durée et coût

L’art-thérapeute exerce en institution (hôpitaux, maisons de retraite, etc.) ou en cabinet privé. La durée des séances est très variable et leur prix aussi : de 30 à 80 €.

Adresses utiles

Fédération française des art-thérapeutes,
19 rue Brézin, 75014 Paris
Tél. : 06 78 24 17 77.
Web : ffat-federation.org

Société française de thérapie familiale,
23 rue de La Rochefoucauld 75009 Paris.
Tél. : 01 49 70 88 58.

Web : www.sftf.net

Société française de thérapie familiale psychanalytique,
154 rue d’Alésia, 75014 Paris.
Tél. : 01 74 71 71 66.
Web : www.psychanalyse-famille.org

Association française de thérapie comportementale et cognitive,
27 rue de la Saïda, 75015 Paris
Tél. : 01 45 88 35 28

Web : www.aftcc.org/presentation.php

Association francophone de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive,
10 avenue Gantin, 74150 Rumilly.
Tél. : 04 50 64 51 75.
Web : www.afforthecc.com

Association psychanalytique de France,
24 place Dauphine, 75001 Paris.
Tél. : 01 43 29 85 11.
Web : www.associationpsychanalytiquedefrance.org

Association française de psychanalyse et de psychothérapie analytique,
19 rue Fabre-d’Églantine, 75012 Paris.
Tél. : 01 43 46 75 26.
Web : www.psychanalyse.asso.fr

Société française de gestalt,
123 rue Violette Leduc, 26500 Bourg-lès-Valence
Tél. : 06 60 66 75 97.
Web : www.sfgestalt.org

Institut français d’analyse transactionnelle,
37 rue d’Amsterdam, 75008 Paris.
Tél. : 06 82 00 36 58.
Web : www.ifat.net

Article écrit par le dossier familial que vous retrouvez à l’adresse suivante http://www.dossierfamilial.com/sante-psycho/psycho/bien-choisir-sa-psychotherapie,1747

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