12 questions sur la thérapie de couple

 

1/ Thérapie de couple : quand faut-il consulter ?

Quand le couple est en crise, quand chacun reproche à l’autre d’être la cause de sa souffrance et se ressent comme une victime. C’est vrai qu’il y a des hauts et des bas dans un couple mais il arrive un moment où il n’y a plus de dialogue. Les deux sentent que ce n’est pas une énième crise passagère mais un problème de fond. Aucun ne croit plus en ses capacités de changer, de faire évoluer la situation, c’est un blocage. Il y a aussi des histoires d’infidélités quand un couple va mal, autant du fait des hommes que des femmes. Ces infidélités sont plutôt le révélateur que la cause de la crise. Chacun se sent incompris, délaissé, abandonné alors il se tourne vers un tiers plus attentionné. Dans ces cas-là, la seule façon de sortir de l’impasse, c’est d’introduire un tiers dans la relation.

2/Thérapie de couple : quel est le but ?

Le but de la thérapie de couple n’est pas de déterminer qui a tort ou qui a raison, car les torts sont forcément partagés mais plutôt de permettre à la communication de reprendre. Le couple est une entité qui a ses règles, ses codes, ses habitudes et il arrive que les deux partenaires ne s’y reconnaissent plus. Le thérapeute de couple permet alors à chacun de s’exprimer, de dire ses insatisfactions par rapport à la relation et non par rapport à l’autre en tant que personne. Ce changement de perspective change tout. Il va y avoir un processus de collaboration conjointe pour revoir le « contrat » sans viser à changer l’autre, ce qui est impossible. On sort du règlement de compte destructeur pour entrer dans un processus constructif. Il arrive aussi que des couples viennent avec l’intention de se séparer sans agressivité, de réfléchir avec le thérapeute au moyen de préserver au mieux l’équilibre des enfants.

3/Thérapie de couple : comment ça se passe ?

Lors de la première consultation, chacun explique clairement ce qui l’amène. Il ne s’agit pas de se plaindre « Il est trop ci et pas assez ça, elle est insupportable » mais de devenir actif, de formuler ce qu’on veut vraiment changer. Le but de la première consultation, c’est que l’un et l’autre puissent trouver un objectif commun sur lequel travailler, qu’il y ait une véritable collaboration. Transformer les reproches permanents en des demandes change complètement la relation. Par exemple retrouver une sexualité, renouer le dialogue, faire que la maison soit moins bordélique, faire plus de choses avec les enfants, etc. Si l’un dit « Moi je viens parce qu’on est arrivé à un point de non-retour avec mon mari et que j’aimerais arranger la situation. Et que l’autre dit « Je viens pour aménager la séparation et j’aimerais que mes enfants ne souffrent pas trop», le travail thérapeutique est impossible.

4/Est-ce que les hommes parlent facilement de leurs problèmes ?

En étant médiateur, le thérapeute crée une relation d’intimité avec chacun des partenaires. En particulier avec le conjoint car c’est beaucoup moins naturel pour les hommes de parler de l’intimité, des sentiments, des émotions, du couple. C’est même souvent un motif de consultation. Les femmes se plaignent « Il ne dit jamais rien. Je ne sais pas ce qu’il pense, il sereferme sur lui-même, j’ai l’impression de le harceler pour obtenir un renseignement ! » Une première chose est d’expliquer aux femmes que les hommes n’ont pas les mêmes besoins d’échange et de parole qu’elles. Dans un second temps, le dialogue entre chaque membre du couple et le psy s’instaure, une relation de confiance s’établit. Le thérapeute n’étant ni dans le jugement ni dans l’intrusion mais dans le soutien inconditionnel, les langues se délient.

5/Thérapie de couple : pourquoi ça marche ?

A partir du moment où les deux membres d’un couple sont dans le cabinet d’un thérapeute de couple, c’est qu’ils ont réussi à se mettre d’accord sur le fait qu’ils avaient envie d’améliorer la situation. Et ça, c’est déjà la moitié du travail qui est faite, car il y a un consensus : « On souffre, on est malheureux ensemble mais on aimerait bien que ça change ensemble. » Ensuite, au fil des séances, chacun est étonné de découvrir ce que l’autre éprouve, pense et s’imagine. Il y a une différence entre ce qu’ils se représentaient de l’autre et ce qu’ils entendent. Les femmes sont souvent surprises de la qualité émotionnelle de ce que dit leur compagnon. Il verbalise au thérapeute des choses qu’il ne leur a jamais confiées. Les hommes eux, écoutent ce que la femme dit au psy, ils y entendent une souffrance authentique et plus des reproches. Il y a quelque chose qui change dans la façon dont l’un et l’autre se perçoivent, et leur regard évolue.

6/Thérapie de couple : y a-t-il des exercices à faire entre chaque séance ?

Le thérapeute peut donner un certain nombre de tâches à faire entre les séances. Par exemple prendre le temps d’aménager une soirée ou deux pour se rencontrer en tête-à-tête et recréer un lien d’intimité qu’ils avaient perdu. Si le couple se dispute beaucoup et éprouve de la rage l’un contre l’autre, l’exercice consiste juste à répéter les mots que l’autre dit. On ne peut pas répéter ce que l’autre dit sans rentrer dans son univers intérieur, le point de vue évolue forcément.

7/Combien de temps dure une thérapie de couple ?

Parfois en deux ou trois séances, c’est reparti : le problème de communication est réglé. Parfois la thérapie peut durer plusieurs années mais dans ce cas-là, il s’agit pratiquement d’une thérapie individuelle conjointe. Il y a un moment où chaque partenaire rentre dans le monde intérieur de l’autre et s’aperçoit que les problèmes actuels du couple remettent en scène des problèmes passés, en particulier des relations difficiles avec les parents.

8/Thérapie de couple : est-ce qu’il y a des échecs ?

La preuve que cela fonctionne bien, c’est un changement immédiat dans les relations. En quatre séances maximum, on passe à une véritable collaboration. Cela ne signifie pas que c’est gagné, mais c’est bon signe. En revanche, ce type de thérapie est un échec quand l’un se rend compte qu’ils sont allés trop loin dans la blessure réciproque, que cela ne pourra jamais cicatriser. Ou bien quand l’un est devenu trop différent et désire quelque chose que l’autre ne peut plus lui donner. Le constat est clair : ce n’est plus de cette relation dont il a besoin. Il change, il clarifie ses désirs et sa situation, pendant ce temps-là l’autre reste au même point. Il se crée un décalage et le couple peut en être brisé.

9/Et si l’un veut consulter et l’autre pas ?

S’il y a un refus catégorique, inutile d’insister. Souvent, c’est la femme qui traîne un peu son mari en consultation. Il vient pour lui faire plaisir. Il n’agit pas de très bon coeur mais parce qu’elle lui a présenté la thérapie conjugale comme la dernière chance pour sauver le couple. Et effectivement, ça passe ou ça casse, c’est souvent la dernière chance du couple avant le clash ! Mais depuis deux ou trois ans, les hommes sont plus demandeurs. Et depuis quelque temps aussi, des jeunes couples qui s’aiment et qui sont très bien ensemble viennent dans un but « préventif ». Ils font cette démarche pour améliorer une situation qui n’est pas dramatique mais qu’ils souhaitent meilleure. En consultant un thérapeute de couple, ils veulent mettre toutes les chances de leur côté pour fonder une famille et être sûrs qu’ils ont choisi la bonne personne.

10/Comment choisir son thérapeute de couple ?

Il y a deux grands courants, les thérapeutes de couple psychanalytiques et les thérapeutes de couple issus du mouvement de thérapie familiale. Certains font alterner des rendez-vous individuels avec des rendez-vous conjoints, d’autres préfèrent ne faire que des rendez-vous conjoints mais dans les faits, les techniques sont très proches.

11/Thérapie de couple : combien ça coûte ?

Si le thérapeute est médecin ou psychiatre, l’acte de consultation est pris en charge par la Sécurité sociale. S’il s’agit d’un psychothérapeute de couple non conventionné, il faut compter un acte de consultation par personne, ce qui fait environ 100 euros pour les deux. Une séance dure environ une heure, à raison d’une à deux séances par mois.

12/Pourquoi une thérapie de couple plutôt qu’une sexothérapie ou une thérapie personnelle ?

Il y a toujours des problèmes sexuels dans les couples qui viennent en thérapie, mais ce n’est pas le motif essentiel. Chacun a conscience que les relations sexuelles sont devenues insatisfaisantes, voire inexistantes, à cause du ressentiment réciproque. Ils sentent bien qu’il y a un problème d’intimité, que la baisse de la sexualité est la conséquence de la mésentente et non la cause. D’ailleurs, quand la relation commence à aller mieux, le couple peut retrouver une sexualité plus harmonieuse. En revanche, s’il s’agit d’un problème purement sexuel, mieux vaut consulter un sexologue. En ce qui concerne la thérapie personnelle, tout dépend de la demande. Une thérapie de couple se justifie si on est dans un système d’accusations réciproques. Une thérapie personnelle se justifie quand la personne est dans une impasse, indépendamment de sa relation de couple.

Article écrit par infobébé sur le site :

http://www.infobebes.com/Enfant/Famille/Couple/Seduction/12-questions-sur-la-therapie-de-couple

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