Quand consulter une conseillère conjugale ?

Quand un couple se déchire, il peut sembler naturel de se confier à un proche, espérant ainsi trouver une oreille attentive. Mais cette démarche n’est jamais exempte de déconvenues et peut, au contraire, accroître la mésentente du couple. En faisant appel à une conseillère conjugale, les couples en crises sont assurés d’une parfaite confidentialité, d’une entière neutralité, et d’une qualité d’écoute qui doit leur permettre de renouer le dialogue.

« Nous voyons des couples de tous âges mais c’est surtout entre 35 et 60 ans que se produisent les crises », explique Arlette L. conseillère conjugale dans un centre de planification familiale en milieu hospitalier. « C’est souvent le cas après 10 à 15 ans de vie commune et au moment de la retraite ». Les raisons ? Les vicissitudes de la vie, la méconnaissance de l’évolution de l’amour, l’irruption d’une tierce-personne ou l’usure du temps, qui amène à ne plus se supporter.

L’écoute

conseillere « Nous ne donnons pas de conseils. Notre premier rôle est d’écouter, de percevoir ce qui est dit, d’entendre au-delà des mots, afin de pouvoir aider le couple à trouver ses propres solutions. » Généralement, deux cas de figure se présentent : l’un des partenaires est délaissé par l’autre ou l’ensemble du couple est en crise.

Dans le premier cas, la conseillère conjugale aide la personne à sortir de sa souffrance, à comprendre pourquoi elle en est arrivée là. Elle l’informe aussi sur ses droits en lui indiquant où s’adresser, quelles sont les procédures auxquelles elle s’expose, notamment si elle désire prendre un avocat.

Dans le second cas, c’est souvent l’un des deux membres du couple qui propose à l’autre de venir consulter la conseillère conjugale. « Pour sonder le problème, je suis toujours amenée à les recevoir séparément, même si, au moment du bilan, il faudra les voir ensemble ». Pour sortir de cette crise, la conseillère conjugale essaye, à travers ses entretiens, de savoir ce qui s’est passé avant, de faire émerger les différences, les problématiques et les incompréhensions.

Neutralité et confidentialité

Le fait de parler à une personne neutre et inconnue permet au couple de s’exprimer plus librement, sans risque de jugement, et permet une réflexion plus objective.

« Se confier à un proche, c’est prendre le risque de parler de problèmes personnels à une personne avec laquelle vous pouvez être brouillée par la suite, mais qui restera observateur de votre couple ». Le conseiller conjugal est également très vigilant face à d’éventuelles tentatives de manipulation par l’un ou l’autre membre du couple.

Faire appel à une conseillère conjugale, c’est aussi, pour le couple, une garantie de confidentialité et de formation professionnelle.

« Ce que nous confie l’un des membres du couple n’est jamais rapporté à l’autre, sauf avec son accord. Nous sommes liés par le secret professionnel ». Créée par la loi de 1972 sur la contraception, la profession de conseiller conjugal ne peut être exercée qu’après avoir suivi une formation de trois ans sanctionnée par un diplôme. Il s’agit en majorité de femmes travaillant déjà dans le secteur médical ou paramédical et possédant des connaissances en psychologie, sexologie et en comportement de l’individu.

Aiguillage vers des spécialistes

La conseillère conjugale voit le couple, ou l’un de ses membres, durant un à deux mois, à raison d’un entretien par semaine. « Ce n’est pas de la thérapie. Quand on sent que cela n’avance pas ou que cela relève de la pathologie psychologique ou sexologique, nous aiguillons le couple vers un médecin spécialisé ». De même, la conseillère orientera ses interlocuteurs vers un avocat, s’il s’agit d’un problème d’ordre juridique.

Où contacter une conseillère conjugale ?

Si les couples vivant dans le sud de la France et en région parisienne sont les plus enclins à faire appel à une conseillère conjugale, vous pouvez en consulter dans toute la France, dans les centres de planification familiale au sein des hôpitaux et des centres de protection maternelle et infantile, dans les centres d’information des droits des femmes (CIDF), dans les foyers de jeunes, dans les centres de toxicomanie et auprès des tribunaux.

Écrit par Hervé Ciret
http://www.doctissimo.fr/html/sexualite/mag_2000/mag1013/se_2625_conseillere_conjugale_02.htm
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